Une gestion maîtrisée de la trésorerie conditionne de toute évidence la résistance de l’entreprise et sa capacité à saisir les opportunités de rebond.
Les 8 bonnes pratiques de la gestion de trésorerie se répartissent en 4 familles :
- L’accélération de la rentrée du cash
- La réduction des charges
- La maîtrise des coûts
- Le bénéfice de financements additionnels
Quels moyens pour accélérer la rentrée du cash
1. Réduire les délais de paiement
Même si le dépassement des échéances de paiement par les clients n’est pas une spécificité du temps de crise, le risque que certains de vos clients utilisent le paiement de vos factures comme une variable d’ajustement est un risque avéré.
Vous doter d’une procédure scénarisée et précisément pilotée de recouvrement est d’autant plus une nécessité.
2. Accélérer le règlement des créances clients
À côté d’un protocole de recouvrement rigoureux, vous avez deux possibilités pour accélérer le règlement de vos clients, moyennant un coût :
- Proposer un escompte en échange d’un paiement comptant
- Recourir à l’affacturage, en cédant une partie de vos créances clients à un organisme financier qui vous les règle aussitôt
Comment maîtriser les coûts ?
3. Prioriser les coûts fixes
Si votre niveau d’activité baisse, la pression des coûts fixes sur votre trésorerie peut devenir insupportable. C’est pourquoi la priorité est de desserrer le carcan.
Plusieurs solutions, cumulatives, s’offrent à vous :
- Renoncer à certaines prestations qu’il est possible de suspendre
- Renégocier certains tarifs, ou en tout cas essayer d’obtenir un étalement des échéances, par exemple en passant de trimestrielles voire semestrielles d’avance à mensuelles
4. Analyser les coûts variables
Les coûts variables agissent directement sur la qualité de vos prestations ou des biens que vous fabriquez. Votre marge de manœuvre est donc très réduite pour les faire baisser a priori.
Pour autant, la période peut vous inciter à remettre en cause votre modèle économique ou tout au moins à procéder à une analyse de la valeur sur quelques productions ou prestations phares. Il peut être alors judicieux de revoir à la baisse des coûts variables qui tout bien pesé ont un impact négligeable sur le ressenti client.
5. Optimiser la gestion des stocks
Les stocks induisent deux types de coûts :
- La trésorerie immobilisée, correspondant à la valeur des biens stockés
- Les frais techniques de stockage, variables en fonction de la nature des biens : bâtiment, électricité, gardiennage, conditionnement d’air…
En période de tension sur le cash, il est prudent de réévaluer vos besoins de niveaux de stocks. Il est possible de renégocier avec vos fournisseurs une nouvelle organisation des réassorts sur les produits indispensables. Et de différer certaines livraisons pour les produits aux rotations plus lentes et faciles à se procurer.
À l’inverse, au constat de tensions dans la chaîne d’approvisionnement et de ruptures sur certains composants stratégiques, il peut être avisé d’anticiper en surstockant. Perdre ou retarder des ventes faute de composants n’est en effet pas une bonne façon d’aborder la trésorerie en temps de crise !
6. Négocier un peu de souplesse auprès de fournisseurs qui le peuvent
La réflexion sur la trésorerie en temps de crise et la recherche de solutions multiples ne doit pas faire oublier l’essentiel. En effet, la solidarité entre les entreprises, le respect des délais de paiement et la défense de son écosystème de partenaires priment. Les solutions ne sont pas de déplacer le problème éventuel de trésorerie chez les fournisseurs.
Pour autant, la crise ne touche pas toutes les entreprises de la même manière. Pouvoir négocier par exemple un paiement en trois échéances au lieu d’une avec un fournisseur dont la trésorerie le permet peut aider à passer un cap difficile. Il faudra alors vous en souvenir lorsque la période sera devenue plus clémente.
Réduire les charges
7. Renégocier les crédits
La gestion de trésorerie intègre aussi l’audit des crédits bancaires en cours.
Deux stratégies peuvent être conduites en parallèle :
- La renégociation de chaque crédit, avec l’objectif de diminuer la charge mensuelle en obtenant un rééchelonnement, c’est-à-dire une augmentation du nombre d’échéances en échange d’une baisse de chaque mensualité.
- Le rapprochement des crédits dans un seul crédit, avec l’idée de diminuer le montant global de la sortie d’argent mensuelle consacrée au désendettement.
L’issue favorable de telles initiatives repose clairement sur votre capacité à inspirer confiance à vos interlocuteurs bancaires. Il vaut engager les négociations avec les banques au plus tôt pour être en capacité de présenter les indicateurs les plus favorables.
Bénéficier de mesures d’aides à l’investissement
8. Bénéficier de mesures d’aides à l’investissement
Des aides à l’investissement, émanant de l’Union européenne ou de l’État, existent pour accompagner l’amélioration de la compétitivité des entreprises. En effet, même en temps de crise, il est important de rester dans la course et de préparer le retour à meilleure fortune.
C’est pourquoi il est important pour les entreprises de continuer à regarder l’avenir et à investir.
En conclusion, la gestion de trésorerie en temps de crise est un exercice aux multiples ressorts. En fonction de la situation, besoin de trésorerie pour financer une accélération d’activité ou au contraire tension dans la cash induite par l’atonie des commandes, les solutions ne sont évidemment pas les mêmes.
Source de l’article : https://www.sage.com/fr-fr/blog/tresorerie-en-temps-de-crise/